Mesurer les émissions de méthane sur le troupeau de vaches laitières : quelle utilité ?
Depuis la rentrée, l’exploitation de Fontaines conduit un travail de mesure de l’émission de méthane sur un lot de vaches laitières, en partenariat avec l’Institut de l’Elevage et la chambre d’agriculture de Saône et Loire.
Depuis quelques années, l’élevage est accusé d’être responsable d’émissions importantes de méthane, gaz contribuant à l’effet de serre, responsable du changement climatique en cours.
Dans ce contexte, les professionnels de l’élevage cherchent à réduire les émissions de méthane de l’élevage, en utilisant différentes méthodes :
- modes d’élevage,
- alimentation,
- sélection génétique.
C’est dans ce dernier thème que s’inscrit la présente étude. Ainsi, les mesures réalisées sur notre troupeau vont contribuer à l’élaboration d’un index génétique, estimant la production de méthane de l’animal.
Pour conduire cette étude, l’exploitation a obtenu la mise à disposition d’un outil de mesure, appelé « Greenfeed », commercialisé par la société C-Lock (USA).
Le fonctionnement de l’appareil est le suivant :
- les vaches laitières sont attirées dans l’appareil par une distribution de petites quantités d’aliment en plusieurs fois (l’objectif est que l’animal reste au moins 4 minutes à chaque passage, avec un maximum de 12 passages par jour).
- Lorsque les vaches consomment l’aliment, le gaz qu’elles éructent est aspiré et analysé.
- A partir de ces enregistrements ponctuels, l’appareil calcule une quantité totale de méthane émis pour chaque animal (par jour).
Deux études en une !
Parallèlement, l’Institut de l’Elevage cherche à développer un nouvel outil pour mesurer les émissions de méthane : le Laser Methane Detector (LMD).
Cet appareil, nettement moins onéreux que le Greenfeed, nécessite un calibrage , auquel nous participons, grâce à la réalisation de plusieurs séries de mesures.
Cette étude conduit spécifiquement sur le troupeau laitier et ayant une approche à l’animal, ne doit pas nous faire oublier, que le raisonnement de l’émission de gaz à effet de serre de l’élevage doit se raisonner au niveau de l’exploitation, voire du territoire.
Jérôme BERTHOLON